Nous y voilà, la première semaine de janvier. Vous avez peut-être pris des résolutions : vous remettre au sport, mieux gérer votre temps, lancer ce projet qui traîne depuis trop longtemps. Mais soyons honnêtes : combien de fois avez-vous tenu ces belles promesses jusqu’en février ?
Je sais que cette question vous pique un peu, c’est normal. Vous n’êtes pas seul. Et ce n’est pas une question de volonté trop faible. C’est votre cerveau qui sabote vos efforts. Oui, vous avez bien lu. Pourquoi ?
Non pas parce qu’il déteste le changement comme je le lis souvent et qui semble une hérésie. Gagnez au loto et vous verrez si le cerveau déteste le changement ! Mais il déteste la dépense énergétique non maitrisée. Et la bonne nouvelle, c’est que ce même cerveau peut devenir votre meilleur allié si vous comprenez ses mécanismes.
Votre cerveau, cet adepte de la routine et attention, du sabotage également.
Dans ma spécificité de préparateur mental, j’ai souvent vu des clients, des entrepreneurs lutter avec ce que j’appelle "la zone de résistance". C’est ce moment où vous voulez changer quelque chose dans votre vie, mais votre cerveau vous ramène à vos vieilles habitudes, encore et encore. Pourquoi ? Toujours parce qu’il adore économiser de l’énergie.
Quand vous répétez une action, comme vérifier vos mails ou scroller sur votre téléphone, votre cerveau crée des connexions neuronales qui rendent cette action automatique. Résultat ? Quand vous essayez d’introduire une nouvelle habitude, comme courir le matin ou méditer, votre cerveau perçoit cela comme une menace. Il préfère le connu, même si ce connu n’est pas bon pour vous. Il sait l’énergie nécessaire, il y est prêt.
Dopamine et récompenses : ce que votre cerveau veut vraiment
Dans les moments de changement, votre système de récompense joue un rôle crucial. On y trouve entre autres la dopamine, qui est un neurotransmetteur de la motivation, libérée quand vous anticipez ou obtenez une récompense. Vous comprenez qu’il y a un piège : les habitudes anciennes, comme grignoter ou regarder Netflix, offrent une satisfaction immédiate. Les nouvelles habitudes, elles, demandent plus d’effort avant de libérer de la dopamine. Or ce qui est difficile dans la relation avec l’effort, c’est-ce rapport entre la capacité à obtenir et la capacité en stock. Là, il y a un facteur stress qui pourrait accroitre si la dopamine ne faisait pas bien son travail. Voilà pourquoi nous préférons celle-ci au cortisol qui est l’hormone du stress et dont nous sommes aversif.
Bon concrètement je vous donne un exemple : un entrepreneur que j’ai accompagné voulait améliorer son endurance mentale en intégrant 30 minutes de sport chaque matin. La première semaine, il a résisté. Pourquoi ? Parce que son cerveau lui envoyait des signaux comme : "Pourquoi te fatiguer alors que tu pourrais dormir 30 minutes de plus ?". Il a tenu grâce à une astuce simple : associer son effort à une récompense immédiate, comme un moment de calme avec son café préféré après sa séance. En quelques semaines, cette nouvelle habitude est devenue naturelle.
Ce n’est pas tout, dès le premier signe de résistance, je lui ai dit de passer à 15mn de sport. Seulement me direz vous ? oui j’ai divisé la période pour leurrer son cerveau, et par rapport à ce qu’il a vécu au début avec 30 mn, le cerveau a trouvé cela plus facile, a augmenté sa sérotonine, sa fierté de lui, et plus confiant, il a dépassé son désir d’arrêter. Peu à peu, il est repassé à 30mn puis 1h à ce jour d’apèrs mes derniers renseignements.
Pourquoi vos résolutions échouent (et comment inverser la tendance)
Vos résolutions échouent souvent parce qu’elles entrent en conflit avec les mécanismes naturels de votre cerveau. Pour passer du stade "bonne intention" à celui d’"action durable", Je vous livre mes trois étapes clés, testées et approuvées dans mes accompagnements :
1. Rendez vos objectifs concrets et réalisables
Un objectif comme "être en meilleure forme" est trop vague. Remplacez-le par une action spécifique, comme "marcher 20 minutes après le déjeuner chaque jour." Votre cerveau aime les choses claires et mesurables. Le détail est de mise.
2. Associez votre nouvelle habitude à une routine existante
C’est ce qu’on appelle l’empilement d’habitudes. Par exemple, si vous prenez un café chaque matin, associez-le à un moment d’écriture de vos priorités pour la journée. Cette association rend la transition vers la nouvelle habitude plus fluide.
3. Créez de petites victoires régulières
Votre cerveau adore les récompenses immédiates. Félicitez-vous après chaque petit pas accompli. Ces micro-récompenses boostent votre dopamine et renforcent votre engagement. C’est-ce que j’ai fait avec mon client qui adore son moment de sport tous les matins.
Se challenger oui mais pas dépassé : c’est vraiment LA clé de l’action durable
Que vous soyez l’athlète qui cherche à améliorer sa technique, l’entrepreneur avec une montagne de projets, ou l’artiste en quête d’inspiration, une vérité reste universelle : c’est en challengeant son cerveau que vous grandissez.
Si vous allez trop vite ou trop fort, votre cerveau entrera en mode défense. Mais si vous avancez avec des étapes progressives et des ajustements réguliers, vous pouvez transformer vos résolutions en habitudes solides. Prenez cela comme un jeu, faites grandir votre JE
L’an dernier un golfeur que j’ai accompagné avait du mal à s’imposer une routine d’entraînement après une blessure. Plutôt que de le pousser à retrouver immédiatement son niveau d’avant, je lui ai proposé une approche progressive, avec des défis adaptés à sa situation. Résultat ? Non seulement il a retrouvé sa forme, mais il a intégré une discipline mentale encore plus forte qu’avant.
Et le paradoxe est qu’il a travaillé 2 mois sans toucher un club sur différents parcours. Oui vous avez bien lu, il venait s’entrainer, redécouvrir son sport, sa technique sans club. Je sais, c’est mon coté artiste !!
Parfois, c’est l’originalité qui libère le potentiel.
Rappelez-vous : Le cerveau est un outil, pas une excuse
En ce début d’année, ne laissez pas votre cerveau dicter vos actions en vous ramenant à vos anciennes habitudes. Comprenez ses mécanismes, jouez avec eux, et faites-en un allié. Vous n’êtes pas seul, j’aime dire qu’il faut en faire un compagnon. Après tout, qui parle secrètement avec vous tous les jours ?
2025 peut être une année d’accomplissements, mais cela commence par de petits pas réguliers. Fixez des objectifs clairs comme les objectifs PREM’S+ que je vous ai déjà détaillé, connectez-les à vos routines, et célébrez chaque progrès. Ce n’est pas la taille de vos résolutions qui compte, mais votre capacité à les transformer en un mouvement constant.
L ’action est le seul antidote aux bonnes intentions qui restent sur le papier.
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